Très « cher » logement

Se loger à Pontarlier et d’une façon générale dans le Haut-Doubs coûte cher. Les chiffres sont sans appel. Selon la Chambre des notaires de Besançon le prix médian(1) d’un appartement est, à Pontarlier de 2 130 € le mètre carré. Pour le département du Doubs il est de 1 620 €, à Morteau de 1 950 € et à Besançon de 1 640 €. Seule la région du Mont d’Or fait mieux que Pontarlier avec 2 580 €. À titre de comparaison, le prix médian est en Haute-Saône de 910 € !
L’achat de maison individuelle suit la même tendance. Le prix de vente médian est de 265 500 € à Pontarlier alors qu’il est de 173 400 € pour le département du Doubs. Ici encore c’est la région de Mont d’Or qui emporte la palme avec 280 000 €, Besançon étant à 231 500 € et Morteau à 260 000 €.

Cette cherté est bien sûr due aux capacités financières d’une part importante de la population, constituée, pour l’essentiel, par les travailleurs frontaliers. Or la portion de population la plus « riche » diminue en nombre, le pourcentage des ménages assujettis à l’impôt sur le revenu passant de 63,8% en 2011 à 59 % en 2016. Dans la mesure où, malgré cela, le revenu médian (2) a progressé de près de 12 % (20 606 en 2011 à 23 061 en 2016), on peut déduire que les plus riches le sont encore plus. Totalement livré aux règles libérales de l’offre et de la demande, le marché de l’immobilier, conditionné par une relative stagnation de la mise à disposition de nouveaux biens et par une augmentation de la solvabilité des acheteurs ne peut qu’évoluer à la hausse !

Les principales victimes de ce système sont les ménages modestes et pauvres qui, malgré les aides, ne peuvent plus accéder à un logement sans y consacrer une part démesurée de leur revenu. Le parc de logements sociaux pourrait atténuer cette inégalité. Avec 1 331 « HLM » sur 8 637 résidences principales, Pontarlier est très loin de satisfaire aux obligations de la loi SRU du 13 décembre 2000 de disposer d’un minimum de 20 % de logements sociaux. Le rapport actuel est de 15 % sur la base des résidences principales, 13,7 % sur la totalité du parc résidentiel !

Le poids des charges
Les charges, pour l’essentiel de chauffage, alourdissent la facture du logement. Dans le cas de la construction neuve, la norme RT2020 (RT pour règlementation thermique) applicable fin 2020 devrait, enfin, consacrer la notion de bâtiment à énergie positive, c’est-à-dire produisant plus d’énergie qu’il n’en consomme. C’est dans le domaine de la rénovation de logements anciens que les progrès devraient être le plus significatif. C’est la norme BBC (bâtiment basse consommation) qui est aujourd’hui imposée. Des aides de l’État sont censées inciter les propriétaires à procéder aux travaux d’isolation nécessaires. Or, laissées à la seule initiative de ces derniers, les rénovations se font souvent « par morceaux » et rarement de façon complète et performante. Pour bénéficier de telle aide on isole le plafond du garage, pour telle autre on change les huisseries, etc. Ainsi que le note l’association négaWatt (3) : « Les rénovations « par morceaux » conduisent à des gains limités en matière d’efficacité énergétique (moins de 35% d’économies de chauffage la plupart du temps), ce qui ne permet pas aux ménages en situation de précarité énergétique d’en sortir durablement : une hausse des prix de l’énergie peut en quelques années leur faire retrouver le niveau de facture énergétique d’avant travaux. ».

(1) Prix médian : prix qui détermine le milieu de l’échelle des prix : 50 % plus cher, 50 % moins cher.
(2) Revenu médian par unité de consommation : Le revenu médian est le revenu qui divise la population en deux parties égales, c’est-à-dire tel que 50 % de la population ait un revenu supérieur et 50 % un revenu inférieur. L’unité de consommation est une notion qui désigne un ménage avec un coefficient de pondération selon sa composition.
(3) Association négaWatt : Projet de loi de finances 2020 et aides à la rénovation, https://negawatt.org/IMG/pdf/191007_projet_de_loi_de_finances_2020_et_aides_renovation.pdf

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