1.1 – Une dynamique associative mal aimée

L’intense vie associative pontissalienne est souvent vantée, à juste titre. Il n’est d’ailleurs pas aisé de faire le recensement (1) des associations agissant dans les domaines les plus variés, surtout parce qu’elles ne se font pas toutes connaître des services municipaux.
Particulièrement visible dans les domaines du sport et de la culture, ce dynamisme se retrouve aussi dans les activités sociales, caritatives, humanitaires et de loisirs. Si cela témoigne, malgré l’individualisme ambiant, d’un esprit collectif toujours vivant, cela tient aussi particulièrement à Pontarlier et à une longue tradition de soutien de la Ville grâce à la mise à disposition gratuite de locaux et à l’attribution de subventions. Il faut par exemple saluer la création de la Maison des associations au parc des Ouillons, même si cela ne règle pas toutes les problématiques d’hébergement des associations, notamment concernant celles « logées » aux Casernes Marguet et dans l’ancien Centre sportif municipal (anciennes tanneries Lagier). Or, cette tradition a été récemment mise à mal.

De 2014 à 2018, le budget global des subventions aux associations (hors celles versées par le CCAS) a diminué de près de 5 % (2). Qui plus est, on avait pris l’habitude de voter tous les ans des tarifs de location pour les salles de réunion et de spectacles, mais sans les appliquer ! Les élus du groupe « Pontarlier-Écologie » ont d’ailleurs toujours refusé de les voter, arguant que si on ne les appliquait pas, il était inutile de les voter, à moins que… l’on ait l’idée de les faire appliquer un jour ! Ceci s’est produit en 2015 lorsque, les dotations de l’État au budget général de la Ville étant en forte baisse, il s’est agi de rechercher toutes les sources d’économie et de gain possibles. À la commission Culture on a appris que le recouvrement de ces locations rapporterait une somme conséquente : entre 300 000 et 500 000 € par an. Un vrai gisement ! Il ne fut pas difficile de démontrer que le paiement effectif des locations de salles se traduirait certainement par une baisse sensible de leur utilisation. Ainsi, non seulement on ne récupèrerait pas les sommes attendues, mais l’on affaiblirait l’activité des associations. Il fut alors convenu que les petites salles de réunion resteraient gratuites et que les autres le seraient également pour une première occupation annuelle, payantes ensuite. Malgré tout, pour entériner ce principe de tarification, on l’enveloppa dans la « refonte » de la charte de la vie associative. En 2016, après de très, très nombreuses heures de travail au service Vie associative, où l’on avait pourtant bien d’autres choses plus utiles à faire, on édita un document de belle qualité graphique, du genre « dossier » contenant le texte de la charte, à signer par les associations. Dans une partie « à rabats » figuraient 10 fiches pratiques destinées à fournir des informations sur le bon fonctionnement des associations, ce que leurs responsables savaient déjà pour l’essentiel. Depuis, on n’en entend plus parler. Mais l’essentiel est là : tout à la fin du document, une dernière fiche n°10 présente les « conditions tarifaires » d’utilisation des salles. Le principe en étant désormais acté, il ne resterait plus qu’à faire évoluer les montants ! Baisser les subventions et en récupérer une partie en louant les salles, est-ce bien le meilleur moyen de soutenir le dynamisme associatif ? Nous n’insisterons pas sur l’affirmation maintes fois entendue selon laquelle, pour justifier cette charte, il conviendrait de « responsabiliser » les présidents d’associations…

(1) Pour la seule période de 2014 à 2019, ce sont près de 160 nouvelles associations domiciliées à Pontarlier qui se sont enregistrées à la Sous-Préfecture.
(2) 1 118 305 € en 2014, 1 017 423 € en 2018, soit une baisse d’un peu plus de 100 000 € selon les comptes administratifs de la Ville.

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